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Le Trouble Déficitaire de l’Attention peut s’accompagner ou non d’Hyperactivité (l’hyperactivité n’est en général qu’une conséquence des troubles d’attention). Plus précisément, ce trouble se caractérise par un déficit de “régulation” de l’attention et non d’un déficit de l’attention en tant que tel (un enfant avec TDAH peut rester concentré 1 ou 2h sur un jeu vidéo ou sur une activité s’il est passionné !).

La personne avec TDAH est donc en très grande difficulté pour maintenir son attention quand l’activité est peu stimulante. Organiser ses idées ou réaliser une tâche en respectant des étapes dans l’ordre peuvent s’avérer une réelle “torture” car son mode d’appréhension du monde est global et rapide. Ce fonctionnement peut expliquer l’impulsivité dans les réponses et l’hyperactivité pour se “stimuler”.

Le TDAH est considéré comme une trouble neuro-développemental : cela signifie qu’il existe des causes neurologiques (génétiques, cérébrales) au trouble mais que l’environnement et les stimulations peuvent améliorer (ou aggraver) le tableau clinique. Sur le plan “neurologique”, il existerait un déficit de la dopamine dans le cerveau. La dopamine stimule les circuits de la récompense et son déficit provoque une baisse de motivation (et donc d’attention) pour la plupart des tâches du quotidien. La dopamine de la personne avec TDAH nécessite donc d’être très stimulée. Deux options thérapeutiques ont montré leur preuves dans les études scientifiques : 1/ le traitement médicamenteux (par méthylphénidate) et 2/ la guidance parentale et aménagements scolaires par systèmes comportementaux de récompenses (le couplage des deux options amenant les meilleurs résultats sur le long terme). L’entraînement aux habiletés sociales ou un suivi individuel en TCC (thérapie ACT, thérapie de la cohérence) présentent aussi de l’intérêt pour les patients dont le trouble a des retentissements importants dans leur vie sociale ou émotionnelle.

Les recherches récentes en neuro-imagerie mettent aussi en avant une “dysrégulation” émotionnelle importante (ou hyper-émotivité) qui se traduit par une plus grande réactivité et un vécu émotionnel plus intense. Ce qui expliquerait l’impulsivité dans la façon de penser mais aussi de se comporter (ex : ne pas réfléchir avant d’agir puis regretter son action). Il est probable que cette “dysrégulation” couplée au déficit de la dopamine explique le comportement “hyperactif”, voire parfois explosif (et oppositionnel) souvent observé dans ce trouble, notamment face à la frustration ou l’injustice. L’hyperactivité (impulsivité, explosivité, agitation constante) ne serait donc qu’un moyen pour réguler les émotions fortes ou l’ennui. Le vécu parental est souvent très douloureux car l’hyperactivité de l’enfant amène à l’épuisement.

Les personnes avec TDAH sont souvent très touchantes car elles vivent leur impuissance avec une grande lucidité et détresse. Elles ont aussi de grandes qualités : elles sont souvent très empathiques, généreuses et entières dans leur relation. Elles privilégient un mode de pensée divergent qui peut amener à beaucoup de créativité et à une curiosité sans limite quand les sujets les passionnent.

Lien vers le site associatif TDAH France