L’autisme (ou troubles du spectre autistique) se caractérise par des difficultés marquées dans la communication et les interactions sociales. On peut aussi retrouver des particularités sensorielles (hyper- ou hypo-sensibilité), des mouvements répétitifs (des mains et/ou de tout le corps) et des centres d’intérêts assez inhabituels et parfois très fortement investis (domaines d’expertise voire de focalisation obsessionnelle).
Il existe un consensus scientifique pour expliquer l’autisme par des causes “neuro-développementales” : “neuro” indique qu’il existerait, au départ, des variations génétiques et cérébrales. “Développementales” stipule que les stimulations environnementales joueraient aussi un rôle dans l’évolution du trouble, de son amélioration ou de son aggravation. Il est en effet démontré qu’avec des prises en charges comportementales rigoureuses (comme l’ABA, les habiletés sociales, les TCC), les symptômes de l’autisme peuvent diminuer et le développement s’améliorer.
Le fonctionnement cérébral et sensoriel des personnes avec autisme est atypique avec une grande difficulté à organiser les informations environnementales et sociales. Le rapport au monde est souvent anxiogène, ce qui explique un besoin important de comprendre voire maîtriser leur environnement : c’est donc au prix d’une certaine rigidité cognitive et comportementale qu’elles parviennent à se rassurer et s’adapter à notre monde imprévisible et complexe. Cette rigidité les amène à s’investir (voire “s’enfermer”) dans des activités/thématiques restreintes et répétitives. À l’extrême, ceci peut aboutir à des rituels ou à des troubles obsessionnels.
Les personnes avec autisme nécessitent donc des approches très organisées et rigoureuses (comme l’ABA, les habiletés sociales, les TCC) afin de les amener, par petit pas, à s’adapter à notre monde. Grâce à ces personnes “atypiques”, nous apprennons à regarder le monde autrement, notamment avec beaucoup plus de lucidité. Leur vision du monde “juste et rationnelle” nous pousse aussi à remettre en cause nos propres outils de communication sociale et émotionnelle, qui sont souvent vagues et générateur d’incompréhensions et de conflits entre êtres humains.
Pour qu’un accompagnement psychologique fonctionne (ABA, habiletés sociales, TCC, …), il est essentiel de pouvoir bien situer le niveau intellectuel de la personne car la déficience intellectuelle est associée à l’autisme dans 70 % des cas (selon les critères de la CIM10) et souvent peu abordée. Sur-estimer une personne avec autisme peut rendre l’accompagnement moins efficace, voire totalement inefficace car inadapté !